mercredi 16 octobre 2013

Devoir à la maison ?

Pour ou contre les devoirs à la maison?
La position de la FCPE est développée ici .
En primaire, les enfants ne devraient pas avoir à faire des devoirs à la maison. C'est en classe que les apprentissages doivent se faire. Les exercices ramenés à faire à la maison reviennent à déléguer aux familles un travail pédagogique et, de facto, à se reposer sur leurs ressources inégales pour accompagner les enfants.
C'est contre cette source d'inégalité que la circulaire 29 décembre 1956 a édicté l'interdiction des devoirs. Elle reste aujourd'hui applicable. Il suffit  de consulter le site officiel de l’administration française. Dans les faits, cette directive est pour le moins diversement interprétée. Plusieurs arguments venant inciter à la contourner. Les parents eux-même seraient les premiers demandeurs! Si l'on interroge un peu cette attente parentale, on s’aperçoit qu'elle traduit en premier lieu le souhait de pouvoir suivre ce que l'enfant fait à l'école. Les devoirs seraient donc l'arbre qui cache ... l'absence de forêt. En clair, les devoirs pallieraient une information insuffisante sur la progression des acquisitions de leurs enfants.
La réforme des rythmes scolaires supposée venir alléger les temps scolaires des enfants, n'est-elle pas aussi l'occasion de revenir sur cette question des devoirs et de mettre en place d'autres modes de suivi et d'accompagnement de la scolarité des enfants ?

Le débat est ouvert !

2 commentaires:

  1. Les devoirs à la maison me semblent nécessaires. Tout est une question de mesure.
    D'abord cela permet de créer un lien entre l'école, l'enfant et ses parents : le savoir n'est pas cantonné à la salle de classe, les enfants sont en général contents de voir que leurs parents s'intéressent à ce qu'ils font. C'est vrai que cela prend du temps mais n'est pas aussi cela s'occuper de ses enfants ? les accompagner dans les apprentissages, les guider, les rassurer, applaudir leurs progrès ... Ensuite c'est aussi un apprentissage de l'autonomie : l'enfant apprend à gérer son agenda, son cartable, ses cahiers ... Il apprend aussi le goût de l'effort, de la régularité dans le travail. Il se prépare petit à petit au collège, plus tard.
    Ensuite, je pense sincèrement que supprimer les devoirs augmentent davantage les inégalités. En effet, certains parents continueraient à faire faire des devoirs à leurs enfants, je pense notamment aux parents enseignants (à qui on reproche si souvent la réussite de leurs progénitures), aux catégories sociales les plus favorisées qui connaissent très bien le système scolaire et l'importance des études. Beaucoup de familles font confiance à l'école et risqueraient d'abandonner leurs enfants aux seules heures de classe dont on sait que ce n'est pas suffisant. Un parent aura toujours un suivi plus personnalisé et bienveillant qu'un professeur des écoles avec 30 élèves dans sa classe même si ce n'est pas un professionnel de l'enseignement. Et ce n'est pas critiquer l'enseignant que de dire cela.
    Il fut une époque où dans les quartiers défavorisés on donnait des devoirs à la maison et les inégalités n'étaient pas aussi criantes qu'aujourd'hui. Je constate que les seuls endroits où l'on donne encore du travail à la maison sont souvent les écoles des centres-villes, des beaux quartiers ou encore dans la plupart des écoles privées.
    Alors tout est une question de mesure, un petit peu de travail tous les jours, pas beaucoup. Effectivement le temps périscolaire devrait permettre aux enfants, dont les parents ne se sentent pas capables ou n'ont pas le temps de les aider aux devoirs, de faire leurs leçons. Encore faut-il y mettre les moyens : trouver du personnel compétents, formés ...
    Pour finir deux remarques : les pays qui caracolent en tête du classement PISA (Japon, Corée du Sud, Singapour ...) sont des pays où les enfants travaillent énormément, trop même. Ce n'est pas, à mon avis un modèle à suivre, mais cela fait réfléchir. L'Allemagne qui a beaucoup progressé ces dernières années a aussi augmenté ses journées de classe, nous faisons le contraire ...

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  2. Merci pour ce long commentaire qui balaie un grand nombre de thèmes autour des travaux à effectuer à la maison. Il appelle en retour quelques remarques. En suivant les devoirs le parent témoignerait son intérêt et son attachement au suivi de la progression de l'enfant. C'est bien un des nœuds du problème. Les devoirs faute de mieux pour suivre la progression de son enfant. Il y a d'autres possibilités. J'en citerai trois : mieux baliser en début d'année et périodiquement la progression des acquisitions dans la classe, se donner des temps conviviaux au sein de l'école où les parents sont conviés à une présentation par les enfants de leurs travaux (l'"heure des parents" instituée dans certaines écoles), communiquer plus régulièrement les supports de travaux effectués en classe, etc. Autonomie : je ne vois pas en quoi dicter un travail à effectuer à la maison développe l'autonomie dans l'apprentissage. Des méthodes pédagogiques plus individualisées s'y attachent en impliquant et responsabilisant différemment l'enfant dans la progression des acquisitions (Freinet, Montessori,...). Au chapitre des inégalités, j'aimerai comprendre comment des travaux ne pouvant être encadrés et épaulés par le milieu familial (maîtrise du français, illettrisme, horaire de travail,...) les compenseraient. C'est plutôt à une mise en situation d'échec exacerbée qu'elle peut conduire dans ces situations.

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